Midlife Crisis

In 25 FPS, D'AUTRES MONDES, HYBRID, LES AFFAIRES CLASSEES DE L'INSPECTEUR HARRY, MIND STORM, SCREENS, SERIAL PORT
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C’est la crise en séries.

Bien, je me suis sorti de la première phrase en faisant en sorte qu’on ne puisse pas trop trop m’accuser d’oser parler de la crise dans le petit monde des producteurs de séries alors que bon, nous nous entendrons, bien sûr, sur le fait que ce n’est pas exactement dans ce milieu que la crise se fait le plus cruellement sentir. Evidemment.
hboimagine1Crise de la production, parce que le spectateur des séries est de moins en moins souvent téléspectateur, et de plus en plus souvent internaute, ce qui contrarie beaucoup les annonceurs publicitaires qui financent ces productions.

Crise dans le récit, puisque particulièrement aux Etats Unis, on a compris qu’on pouvait, d’une part, en bons héritiers des malins géniaux tels que Douglas Sirk, pervertir les conventions en semblant les reproduire, et d’autre part porter à l’écran la crise elle-même en mettant faisant des prolos des héros, en redonnant les lettres de gloire perdues aux combattants de l’ombre, à ceux qui ne sont pas en train de tirer les marrons du feu de la crise, ceux qui, tout simplement en vivent la première vague, et qui n’ont pas fini de déguster (on reste sidéré de voir Hung prendre racine dans les usines désaffectées de Detroit, dans les USA transformés en friche industrielle globale, dans laquelle errent quelques working poors désabusés quand, en France, on en est encore à filmer des flics ripoux dans des commissariats super soigneusement designés pour avoir l’air négligés ou à raconter les aventures sentimentales de jeunes cadres oisives qui semblent avoir les moyens de ne rien glander au boulot, voire même de se faire virer sans que ça remette en question leur loyer, leurs crises d’achats compulsifs, leurs sorties dans les soirées branchées parisiennes et tout ce qui accompagne cette mise en scène des vies mises en scène, et ce n’est même pas une mise en abyme, non, c’est juste de la mise à plat) la manière dont on se charge de les consommer en retour.

Crise dans le récit, enfin. Et pour le coup, belle mise en évidence que la création ne vient pas tant de l’imagination fertile des créateurs que des conditions matérielles, sociales, et en l’occurrence économiques de leur réalisation. Ainsi, plutôt que poursuivre les internautes qui téléchargent les épisodes des séries que HBO produit, la chaine payante qui est à la racine des séries actuelles préfère explorer de nouvelles pistes, prenant pleinement en compte la nouvelle donne, et adaptant la narration au mode particulier de diffusion sur le net.

Ainsi nait un premier concept, que HBO nomme « le Cube ». Sans doute cela va t il s’affiner, et se trouver un nom plus satisfaisant, mais le principe apparait là, devant nous, d’une narration non linéaire, d’un récit construit en réseau, poussant enfin ce principe bien plus loin que n’ose le faire jusque là le jeu vidéo. Je ne présente pas plus le principe ici, puisque je l’ai déjà fait .

Mais le mieux semble de tout simplement en faire l’expérience : http://www.hboimagine.com/

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