On connait le mot de Marx : l’histoire se répéterait toujours deux fois, la première fois comme tragédie, la seconde comme farce.
Dans le cas de l’Ukraine, on ne sait plus vraiment combien de fois l’histoire est censée se répéter. Quant à l’Europe, ça fait un moment qu’elle est tombée dans le comique de répétition.
Mais, à lire Voltaire, on se dit que ça ne date pas vraiment d’hier :
« L’Ukraine a toujours aspiré à être libre; mais, étant entourée de la Moscovie, des Etats du Grand Seigneur, et de la Pologne, il lui a fallu chercher un protecteur, et par conséquent un maître dans l’un de ces trois Etats. Elle se mit d’abord sous la protection de la Pologne, qui la traita trop en sujette : elle se donna au Moscovite, qui la gouverna en esclave autant qu’il le put. D’abord les ukrainiens jouirent du privilège d’élire un prince sous le nom de générale; mais bientôt ils furent dépouillés de ce droit, et leur général fut nommé par la cour de Moscou »
Voltaire; Histoire de Charles XII
Evidemment, en observant la montée de l’extrême droite ici même, et un peu plus loin, l’excitation autour des vieux réflexes de préservation territoriale, avec les crispations qu’on connait sur les questions liées aux frontières, on peut se demander si cette énième reverdie trouvera, dans ses conséquences, un véritable ressort comique.
On en doute.
Devoir de retour de vacances. Comparaison des jeux de scène de Ian Curtis et de Quentin Postel.