Un an que du côté de Cestentendu, on n’entend plus rien. Un écho a besoin d’un son source, et celui ci, pourtant situé à ce genre d’altitude où l’air est si pur que les sons les plus subtils peuvent rebondir de paroi en paroi sans rien perdre de leur haute fidélité, s’est trouvé peu à peu privé de ses sources. Quelques bruits lui parvenaient encore, mais trop peu significatifs et importants pour qu’il se donnât la peine de les retransmettre. Heureusement, le net est lui même une chambre d’écho efficace. Les articles sont là, les extraits aussi, et dans la réverbération générale, il n’y a plus vraiment de distinction entre le passé et le présent, puisque chaque reprise est une réactualisation. Tout est présent.
L’avant dernier article publié sur ce blog avant qu’il ne se taise portait sur une sélection de clips. Le billet en profitait pour donner sa définition de ce qu’est censé être un bon clip. Et à le lire, on avait l’impression de prendre une leçon, parce que parmi les facilités auxquelles on cède assez volontiers, il y a pas mal de ces vidéos qui sont au clip ce que Transformers est au cinématographe :
« Un clip réussi ne met pas seulement en scène une culture, il met en scène les acteurs-mêmes de la musique. Un clip réussi met en scène les musiciens. Non contents d’être les acteurs principaux d’une simple étude de cas culturel, ils seront par ailleurs mis en situation de représenter leur musique, de se représenter personnellement. Les images, le décor, l’enchainement des images, le look et les actes des musiciens seront en accord avec ce qu’ils représentent ou veulent représenter. L’ambiance qu’ils souhaitent distiller, l’idée qu’ils veulent promouvoir, leur carré de prairie culturel particulier, leur folie à eux, c’est tout ça qui sera transmis par les images autant que par la musique. Un clip vraiment réussi ne se contente pas de vous placer en observateur, il cherche à vous convaincre, à vous vaincre, à faire de vous sa chienne, à vous faire participer, à vous faire croire en une musique, en une personnalité, en un univers artistique tout entier. Un clip entièrement réussi instillera en vous la sensation qu’il souhaite, vous fera associer à tout jamais les notes entendues aux images dévorées des yeux, vous donnera envie d’à votre tour prendre les armes et vaincre les suivants. »
[Exrtrait de http://www.cestentendu.com/2012/07/videodimanche-87.html ]
Quelque chose nous dit qu’il y a quelque chose de ce genre dans le We run, de Love on the beat.
Musicalement, on n’est pas sûr (mais musicalement, on n’est sûr de rien). Mais si on est un peu sensible à la lumière, aux enchainements de plans, aux barbes, aux casquettes, aux étendues posées là comme si elles n’attendaient qu’on les balaie d’un lent panoramique, si on saisit peu à peu la cause finale de toute cette mise en scène, alors ceci est, au sens strict, un clip.
[youtube width= »800″ height= »400″]http://www.youtube.com/watch?v=b0kh6OqJCXo[/youtube]
Je ne sais pas si Montebourg, ce fier équipage, nous lit depuis son ministère de l’intérêt national, mais il faut quand même qu’il sache que tout ceci est français. Love on the beat est une formation parisienne, et surtout, puisque c’est là ce qui nous intéresse le plus, Le piret à venir est une boite de production bien de chez nous, bien qu’elle semble avoir pris des rayons de soleil outre atlantique pour illuminer son clip (ceux qui ont déjà vu des plans filmés par Quentin Dupieux connaissent cette lumière).
Veut on tout savoir ? On va là : http://lepiretavenir.com/ et puis là aussi : https://www.facebook.com/loveonthebeatofficial?hc_location=timeline
Dans Frances Ha, il y a 30 secondes d’hommage aux 30 plus belles secondes de l’histoire du cinéma. Ca ne doit pas être un hasard si la musique joue un rôle fondamental dans ces 30 secondes.
L’amour moderne…
On finirait presque par croire qu’il y a dans le cosmos un grand ordonnateur qui fait qu’on voit un film quand un complice de si longtemps poste un texte qui fait qu’on ne se juge pas trop décalé en émettant un commentaire en réponse, commentaire qu’on avait de toute façon envie de faire en sortant du cinéma, sans avoir eu vent du fait qu’on lirait ce post en arrivant.
C’est le genre d’idée qu’on balaie volontiers d’un revers de lobe cervical et on passe à autre chose.
Et puis on a la curiosité malgré tout d’aller écouter le morceau qui est l’objet final du post du jkrsb et on découvre ce sur quoi on était trop rapidement passé : il s’appelle « We run »…
Gaspation.
Alors on entonne « Il n’est pas de sauveur suprême, ni dieu, ni césar, ni tribun… » Histoire de se rassurer.
J’ai aussi souvent l’impression que les choses ne sont pas si mal ordonnées que ça. Et tout particulièrement, il me semble à moi aussi que dès qu’on a envie de dire ou partager quelque chose, l’occasion nous en est quasiment immédiatement offerte. Sans forcément considérer que tout soit dans tout, il semblerait que les éléments de ce monde soit constitué d’éléments qui se parlent les uns les autres et font écho, ou choeur.
En revanche, un truc est mal organisé, c’est la distribution des films. Quelque chose me dit que Frances Ha doit bénéficier d’une présence en salles un tout petit moins efficace que World War Z, et je ferais peut être bien de me dépêcher d’aller le voir… A moins qu’un malin génie veille à maintenir quelques écrans indemnes de l’invasion estivales de jouets pour enfants…