Sinon, dans l’ensemble des sondages qui balisent notre cheminement commun vers le renouveau politique de ce pays, celui-ci, effectué par mes soins sur une population représentative de ma salle des professeurs et de quelques autres lieux mal famés :
Parmi les membres de mon entourage se réclamant du communisme, aucun de ceux qui vivent en couple ou en famille n’a jugé bon d’ouvrir avec son conjoint un compte commun, chacun garde son revenu pour soi, une fois payés les frais communs.
Bref, personne n’y croit.
Mélenchons présidons ! Résistance !
Le 18 mars on reprend la Bastille et nous serons un million. C’est aussi la date anniversaire du début de la Commune de Paris.
Même les défaitistes comme le jkrsb sont les bienvenus !
Je ne crois pas qu’être réaliste relève d’un quelconque défaitisme !
Il y a un truc que je me demande, avec Mélenchon, c’est la teneur des discussions qu’il entretient avec son garde du corps/philosophe, et un entourage que j’imagine apte à manier une bonne dose de subtilité et de culture. Et je me dis que malheureusement, la distance se fait croissante entre ces discussions et le propos public. Autant je peux me retrouver dans certains des objectifs lointains, autant le discours adressé au plus grand nombre me semble, de plus en plus, décevant et, je le crains, démagogique.
Bon, au-delà de ces considérations, on peut être froidement réalistes : si les marchés financiers sont nos ennemis, même l’élection (peu probable, tout de même) de Melenchon ne les mettrait pas en danger. Je ne vois que deux éléments qui permettraient leur fragilisation : un syndicalisme mondial (et quelque chose me dit que la mondialisation redonne sens au mot « internationale », si on veut bien le comprendre au lieu de prendre des poses, poing fermé, à la fin des meetings, et si on veut bien ne pas s’y opposer, mais la pousser au bout), et une mise en danger, physique, vitale, des personnes qui en bénéficient. Un quelconque président français, quel que soit le bord politique auquel il appartienne, qui s’opposerait à ces marchés n’obtiendrait, il me semble, qu’un seul résultat : fournir à ces banques l’occasion de faire un exemple.
Bon, mais, le 18, en revanche, pourquoi pas. Parce que même défaitiste, j’ai la faiblesse de penser que l’ambiance devrait être meilleure le 18 Mars, dans les rues de Paris, que le soir d’une quelconque victoire (je pense au monde réel, là) le soir du second tour.
Nous sommes le cri du peuple !
Pour remettre le bien-vivre au centre de la cité
« L’humain d’abord, le programme du front de gauche, renoue avec les sources de la pensée philosophique, celle qui affirme avec Protagoras que l’homme est la mesure de toute chose et avec Socrate que l’intelligence est essentiellement commune
(…)
Le projet du Front de gauche est parent des espoirs soulevés par les révolutions citoyennes à l’oeuvre partout dans le monde, qui veulent remettre le buen vivir – le bien-vivre – au centre de la cité.
Pour toutes ces raisons, nous, philosophes de coeur et philosophes de métier, nous appelosn à voter pour le candidat du front de gauche, Jean-Luc Mélenchon. »
C’est signé par plus de 100 philosophes. L’intégralité du texte sur http://www.appelphilosophesfrontdegauche.wordpress.com
J’ai bien regardé. Il manque un nom.
Aïe. Je suis bien embêté.
Je comprends la nécessité de mettre en place des initiatives, et je ne suis pas du tout à l’aise avec l’idée de critiquer depuis mon inaction les initiatives de ceux qui non seulement en ont, mais en plus les mettent à exécution.
Mais, autant je comprends la nécessité de faire la promotion d’un candidat auquel on croit, autant cette promotion précise m’échappe un peu : de quel droit des philosophes (déjà, qui prétend l’être ? Et qui, surtout prétend être « philosophe de métier » ? Mon métier n’est pas de l’être, il est de faire en sorte que d’autres le soient, ça me semble réclamer que je me définisse plus par le fait de ne pas l’être assez que par celui que je le sois), de quel droit donc, certains citoyens pourraient ils indiquer aux autres quel choix effectuer ?
De deux choses l’une : soit il y a une vérité qui doit s’imposer, et il faut l’imposer. Mais on n’appelle alors pas au vote, ceux qui savent prennent le pouvoir et les autres s’y font. Soit on pense que la démocratie ne donne à personne en particulier, sur quelque critère que ce soit, de titre à gouverner les autres, et on laisse chacun s’exprimer par soi même.
Je comprends la volonté d’éduquer, et j’apprécie au plus haut point le caractère pédagogique des discours de Mélenchon. Il prend ses auditeurs au sérieux, il travaille, il réfléchit avec eux, fort bien. Mais à quoi servirait cette pédagogie si finalement des maîtres doivent indiquer à leurs élèves pour qui il serait bon de voter ? Je ne comprends pas cette démarche.
Du coup, mon nom risque de manquer encore, bien que je considère, à titre personnel, que ce candidat aura au moins une fois ma voix, et même si j’espère que, sans avoir à subir d’arguments d’autorité, suffisamment d’autres envisageront la chose sous le même angle pour qu’on puisse voter une deuxième fois pour lui.
Il ne sera pas nécessaire de voter pour lui azu second tour, il sera élu au premier.