Non, il ne s’agit pas du split définitif de Noir Désir, qui est peut être ce qui devait arriver de mieux, étant donnée la qualité des side-projects de Teyssot-Gay, étant donnée aussi l’urgence qu’il y a à faire fusionner dans ses forges les pôles les plus nerveux de la musique actuelle; urgence musicale qui n’est que l’écho, la trace parallèle de l’urgence sociale, dont elle est la bande son.
Bande son et traces parallèles, voile en revanche de quoi il s’agit.
On ne sait toujours pas si les robots rêvent de moutons numériques, en revanche, ça fait un bail que nous autres rêvons de motards numérisés. Trajectoires impeccables tracées dans la nuit noire digitale, noire comme l’absence de charge électrique dans un composant au fin fond de l’ordinateur, rapide comme l’électron spermophorme qui poursuit sa course assez vite pour dépasser sa propre image, laissant celle-ci loin derrière lui, comme un écho de lui-même. Si dans les mondes numériques les objets en avaient une, ils iraient au sens strict plus vite que leur ombre. Mais ici la seule mesure est la vitesse de la lumière, puisque tout n’est que particules en mouvement.
Two lane blacktop passé du cinéma underground aux évidences Disney, Tron avait réussi à sa sortie à constituer un univers à part entière, quelque chose qui tenait du miracle, puisque la firme souvent navrante aux oreilles de Mickey saisissait d’un coup les caractères essentiels du numérique , en ne se donnant plus pour but de représenter ce qu’on a pris l’habitude d’appeler le « réel ». Si on ne se trompe pas, ces moments là sont toujours des tournants essentiels dans l’histoire de l’art, et même si ça pourrait bien faire se dresser quelques cheveux sur la tête de quelques uns, à bien des égards, Tron me semble respecter à la lettre les préceptes de Bresson, tels qu’il les énonce dans ses Notes sur le cinématographe. Il est probable que les réalisateurs eux-mêmes n’y ont pas immédiatement pensé.
Alors, voir déjà la caravane de la pré-promo du Tron nouveau passer sur nos fenêtres-écrans, c’est forcément mettre à l’avance, en balance, d’un côté nos rêves de poursuites géométriques, selon des abscisses et ordonnées nécessairement devenues parfaites, puisque parfaitement idéales, absolument mentales, et de l’autre les images en mouvement les plus glacées que les meilleurs écrans, dans les salles numériques les plus aptes à proposer une performance spectaculaire totale auront sans doute jamais proposé. A gauche le vacarme des motos filant dans le silence infini des espaces effrayants, souvenirs combinés sur base de pellicule, constructions humaines, après tout. De l’autre l’armada d’effets directement envoyée depuis Silicon Valley, avec ses boucliers frappés des armoiries « dual core inside », visible uniquement pour les porteurs de lunettes polarisantes, celles qui contraignent à bien garder les yeux braqués sur l’écran, car tout regard jeté à son voisin transforme immédiatement l’expérience en film comique.
Sur l’écran, on craint déjà la grosse chute de tension, tant on a voulu se faire les héritiers de ce qui ne peut avoir d’héritage : les premières fois ne peuvent être que trahies, et il n’y a que deux manières de trahir : ou bien en sachant qu’on le fait, et en assumant ce sale rôle de fils ingrat, ou bien en faisant mine de respecter l’origine tout en l’accaparant, en jouant les gardiens du temples, détenteurs de références dont on a soi même décidé qu’elles le seraient, et validées par le bon peuple sur la seule base de la force de frappe de l’argument d’autorité. Les créateurs d’un côté, et les vendus, ou les marchands du temple, ce qui revient au même, de l’autre.
Dans les oreilles, par contre, on n’a plus à craindre, puisqu’on sait déjà. Il nous reste donc à pleurer. On avait pourtant fait mine d’y croire : Daft Punk / Tron, association telle qu’on n’en rêve même pas. Le consortium des encasqués, ça sonnait à l’avance plutôt bien dans les neurones. Virtualisation à tous les étages, on sentait venir la bande son des âges numériques ; et on se retrouve avec l’impression d’entendre jouer du Hans Zimmer sur un casio.
J’exagère. En fait, le son est terrible. Mais à vrai dire, si on voulait du son terrible, on se pointait le 5 Décembre 1837 à l’Eglise des Invalides, où pour la première fois les escadrons de la mort commandés par Berlioz, secondé par l’adjudant Habeneck, inventaient la Blietzkrieg sonore. Rien de nouveau sous le firmament donc. Plus récemment, le maître du genre est Hans Zimmer. Christopher Nolan ne s’y est pas trompé, en l’intégrant à ses propres soundtrack-patrols. Zimmer est l’as du pillonage en règle des tympans. Ou plutôt il fait partie de ceux qui ont pigé que, des salles de cinéma contemporaines au moindre intérieur doté d’un home theater même basique, on trouve des systèmes aptes à reproduire des basses suffisamment tectoniques pour que soudainement, les montagnes rêvées d’Inception se retrouvent directement là, au beau milieu du salon, sans avoir même besoin d’écran 3D. La musique de Zimmer, c’est la troisième dimension requise par l’ampleur visée par le cinéma contemporain, lorsqu’il vise des dimensions jusque là inconnue des humains qui n’ont jamais quitté l’atmosphère terrestre, majoritaires jusque là. Tout chez Hans Zimmer participe de l’application méthodique de ce que les musiciens, depuis toujours, ont collecté en matière d’effets physiques sur l’auditeur, des pieds aux oreilles, en passant par le cul, les entrailles et le sternum. C’est une chance que Nolan soit bon, parce que sinon, il se laisserait rapidement déborder par les Walkyries galopantes de son artificier sonore. D’autres se seraient laissés écrabouiller par ces déferlantes. Roland Emmerich, par exemple, se garde bien de confronter ses spectacles pyrotechniques au souffle Zimmerien, de peur de voir ses étincelles subitement éteintes.
A t-on fait le tour des références pillées par les deux encapsulés du bulbe ? Non. L’incontournable n’est pas contourné respectueusement, il est percuté à angle droit. Dans sa combinaison jaune, moto assortie, Vangelis vient faire une queue de poisson aux Daft Punk pour leur faire réaliser un crash test dont la bande annonce du fil donne une petite idée. A trop vouloir aller sur les plate bandes de Blade Runner (d’accord), et des Chariots de feu (référence un peu absurde, ici), le binôme se prend le pieds dans le fil du casque, et se vautre aux pieds de l’idole, ce qui ne sied pas tellement à des supposés prêtres.
Bref, la référence en matière de paysages outre-dimensionnels, on l’a déjà, et jusque là, cette musique semble, depuis qu’elle a été adoptée par Nolan, avoir été écrite pour des mondes filmés en lents panoramiques, en survols patients, comme des drônes divins envoyés pour scruter les hommes selon une échelle temporelle à eux inaccessible. Les différentiels temporels de la seconde partie d’Inception sont l’exacte correspondance visuelle de ces mises en place sonores, à moins que ce soit l’inverse. C’est comme si soudainement l’univers était une horloge dont les mécanismes emboités pouvaient être envisagés simultanément, percevant précisément chaque oscillation, chaque battement de ressort, chaque pulsation du quartz. Les mécaniques temporelles de Nolan, qui n’embarquent pas le spectateur dans un autre monde, mais plonge au plus profond de ce qu’on nous appelons communément « réalité » sont exactement ce qu’il faut aux pulsations zimmeriennes, que celui-ci semble avoir d’ailleurs créées pour celui là.
Dès lors, quand Daft Punk reprend le truc, autant dire qu’à écouter la bande originale du film avant de l’avoir vu, on devine à l’avance les scènes qu’elles accompagnent. Non pas que la musique soit capable de produire une quelconque vision, mais plutôt qu’on voit très bien à quel genre de scène de cinéma déjà vue cela se rapporte. Et on devine que Tron Legacy ne sera qu’une adaptation à l’esthétique du film de 1982 des incontournables du film spectaculaire premium d’aujourd’hui (oui, on peut adapter les concepts marketing des objets de consommation aux objets culturels, et il y a une catégorie de films d’action qui s’adresse à un public qui veut des choses soignées, des détails chiadés, une esthétique efficace, le tout enrobant un vide total, peu importe puisque ce qui compte, c’est d’en avoir pour son argent, et que l’écran plat du salon puisse de temps en temps diffuser des jolies images. A l’écoute de la BO de Tron Legacy, on devine déjà ça. Le table book fait film, le truc qui devra tourner en boucle dans le salon pour faire « genre ». Le film écran de veille, en somme.
Bien sûr, plus on avance dans l’écoute de la bande originale, plus on se demande « pourquoi Daft Punk » ? Pourquoi avoir obtenu du duo de s’être à ce point pliés aux codes des autres, et d’avoir si peu mis d’eux-mêmes dans le projet ? Si les questions économiques ne sont certainement pas étrangères au phénomène, il y a peut être aussi là quelque chose de révélateur de la manière dont les Daft Punk travaillent, et de la manière dont on les écoute.
Après tout, depuis Homework, que fait Daft Punk si ce n’est explorer des univers qui ne sont pas les leurs pour aller y choper les clichés en faisant mine d’avoir découvert des trésors ? Quand ils découvrent le rock, ça se réduit au gimmicks d’ACDC ou aux exercices de prestidigitation d’Eddie Van Halen. Quand ils explorent les univers imaginaires des années 80, c’est entièrement référencé à Albator . Bon, finalement, que propose ce groupe si ce n’est la mise en musique d’une étude de marché effectuée sur les urbains trentenaires aptes à acheter leurs disques ? Ces trentenaires se tenant aujourd’hui au bord du précipice de la quarantaine, on les sent épris de grandieuseries, on leur distribue alors du gigantisme musical glaçant un univers constitué de giga octets de données visuelles, en haute définition et 3D pour leur fournir une expérience planante, un dépaysement obligatoire dans un univers qui sera pourtant simultanément visité par des millions de touristes culturels. Comme on a subi l’invasion de l’univers matrixien, on déguisera nos vies en style tronique pour quelques mois avant de passer à autre chose. Daft Punk a juste produit la musique qui va bien pour qu’on puisse faire ça en ayant l’air sérieux.
Quand on écoute ce que Trent Reznor a fait pour le Social Network de Fincher, on mesure à quel point il ne faudrait peut être pas trop trop miser sur la french touch pour se trouver à bon compte une identité nationale. Il va falloir qu’on se le grave profondément dans les neurones : n’ont d’identité que ceux qui n’en ont pas. Mais on dirait que l’existentialisme ne soit pas prophète en son pays. Le fait qu’il implique l’athéisme n’y est peut être pas pour rien. Le moindre succès conduit le premier venu à se comporter en prêtre qui croit pouvoir consacrer tout ce qu’il touche de sa grâce divine. Autant dire que seuls les plus naïfs peuvent encore s’agenouiller lors de la grand-messe daft-punkienne.
Malheureusement, on comprend le dilemme de Daft Punk : Homework consistait à ne pas faire les choses comme il faut. C’était le titre le plus mensonger de l’histoire des titres d’albums, mais c’était aussi le plus annonciateur de la suite de la carrière des encasqués : Daft Punk fait son space opéra, Daft Punk fait son film arty, et aujourd’hui Daft Punk fait sa BO de film spectaculaire, comme on fait, les uns après les autres, son devoir de philo, puis ses exercices de maths avant de réviser l’histoire géo. Ils font aujourd’hui leurs devoirs quand on attendait d’eux qu’ils fassent les choses pas comme il faut. Autant dire que se payer les Daft Punk, pour Disney, c’était une manière de plus de s’approprier une créativité pour ne rien en faire, juste la tuer.
Il se trouve juste qu’en l’occurrence, elle était peut être déjà morte. La souris n’est finalement qu’un charognard. Et Daft Punk, en bons rentiers de leur seul vrai coup de génie, accepte de se laisser bouffer.
Avec la musique qu’ils nous pondent, nul doute qu’ils doivent se prendre pour Prométhée enchainé se faisant bouffer le foie au ralenti par un aigle immense. Enlevons la bande son en forme d’aigle noir hypertrophié, d’albatros rêvant d’altitudes, il ne reste que deux Calimeros, coquille solidement vissée sur leur crâne d’œuf, plantés sur une pyramide depuis laquelle ils diffusent, pour tout le poulailler sautillant, la carricature d’eux mêmes qu’est Derezzed, confondant l’anonymat et l’absence de personnalité.
Le SPLIT définitif de Noir Désir, les SIDE-PROJECTS de Teyssot-Gay… Mazette ! Après ça, comme je ne me sentais vraiment pas chez moi, j’ai arrêté de lire.
Hmmm hmmmmmm…
Alors alors,
Jetons nous dans cette dispute, plus intéressante finalement que les arnaques daft punkiennes.
Pour commencer, pour des raisons qui m’échappent en grande partie, depuis que je suis gamin, quand je vois des mots étrangers dans un texte français, ça me donne plutôt envie de le lire. Je n’y ai jamais vu une trahison de ma propre langue, et ça ne m’a jamais donné l’impression que je ne verrais plus, de mon petit village, fumer la cheminée. En fait, je n’ai jamais beaucoup voyagé, mais j’ai, tôt, tourné mon regard inquiet vers l’Ouest (there’s a feeling i get when i look to the west), et la visite de l’anglais dans mes lectures a toujours constitué une sorte de voyage.
Néanmoins, je n’apprécie pas forcément que ça débarque n’importe comment. Et il y a des domaines dans lesquels ça me semble faire partie du paysage, et en particulier tout ce qui a trait au rock.
A vrai dire, un autre lecteur de cette colonne m’avait déjà fait la remarque que je subissais l’assaut des anglicismes lorsque je parlais musique. Ce n’est pas vraiment calculé, je ne me dis pas avant de poser les doigts sur le clavier « aaahhhhhh !!!! Utilisons plein de mots d’outre-manche ! »; c’est juste qu’à mon sens, quand les frères Jacques mettent fin à leurs activités, c’est une séparation, quand Stone et Charden arrêtent de mettre la France en joie, c’est un divorce, et quand un groupe de rock se dissout, c’est un split. Dans mes lectures, ça a toujours été comme ça ! De même pour les projets parallèles menés individuellement par les membres d’un groupe, j’en ai toujours entendu parler, en milieu de soirée sur France Inter du temps où y officiait Lenoir, sous le nom de Side Project.
A vrai dire, je ne considère même pas vraiment ça comme des mots anglais, c’est juste le nom que portent ces choses là.
Je comprends bien la nécessité de protéger la langue française, de soigner la manière spécifique dont nous désignons les choses et les idées. Mais ça ne me semble pas approprié quand ce qu’il s’agit de décrire correspond à des choses et des idées qui viennent d’ailleurs, et que ces choses là se sont installées chez nous, un peu aux forceps. On a beau faire, la notion de « groupe » de musique nous demeure étrangère. Tous ceux qui s’y aventurent savent qu’il leur faudra chercher leurs repères ailleurs, et plutôt vers l’Ouest. Et il me semble que parler de « séparation » de Noir Désir, c’est finalement beaucoup moins « focus » que de dire « split ». (Je n’ai pas résisté à l’envie de glisser « focus », parce que c’est un de ces cas où j’admire l’anglais pour sa capacité à concentrer tout un signifiant dans un seul mot, sans l’encombrer avec toute une syntaxe raffinée; on le pose là et hop, ça fait son boulot.
Alors, pour être honnête, j’aurais quand même pu hésiter : après tout, Noir Désir s’est donné la peine de ne pas céder aux sirènes du chant en anglais, alors que ça aurait été si facile. Et j’aurais pu faire honneur à leur manière si spécifique d’écrire du rock en français, ou plutôt d’écrire en français tout court. Des diverses raisons de ton agacement, ça me semble être la plus valide. Peut être la seule, même 🙂
Bon, de toutes façons, la suite n’était pas forcément très inspirée.
A la réflexion, ça va pas du tout cet argument « je ne me sentais vraiment pas chez moi »!
On ne lit pas pour se sentir chez soi ! Ce qui pourrait m’être reproché, c’est plutôt quelque chose du genre « je ne me sentais vraiment pas chez toi » 🙂
Mais le problème, c’est que je crains justement que ces invasions d’outre manche constituent dans certains articles une part du paysage qui fait que c’est « chez moi ». Et je suis conscient que si on ne devrait pas lire pour se sentir chez soi, on ne devrait dans l’idéal pas plus écrire pour se sentir en charentaises à la maison. Mais bon, c’est quand même chez moi, même si je devrais sortir un peu plus !
Serions-nous en train de spliter ? 🙁
Moi je passe ma vie (enfin une part significative de ma vie, et dès que je peux) à l’étranger ! Et je me débrouille assez bien en étranger (ou plus exactement, je survis très bien en présence d’une bonne demi-douzaine de langues, même si je suis parfaitement imperméable aux slaves). A mon petit Liré, je préfère l’internationalisme. Ca ne m’empêche pas d’être franchement agacé par la présence de mots anglais qu’on peut facilement traduire : je ne prétends pas avoir raison, mais c’est ma Weltanschauung.
La semaine dernière, j’étais invité à une conférence de l’UE à Bruxelles. C’est toujours assez amusant d’être à une réunion officielle organisée par l’état belge (enfin ce qu’il en reste) : les officiels du dit pays sont obligés de faire la moitié de leur discours en néerlandais et l’autre en français, ce qui donne un jeu amusant de prise et d’abandon d’écouteurs pour une partie de l’assistance. Certains poussent même le vice jusqu’à faire tout ça par tranches et là la prise d’écouteurs pourrait devenir frénétique, mais comme ce sont des officiels, à vrai dire personne ne s’intéresse vraiment à ce qu’ils racontent.
Et moi j’ai fait ma présentation en français. Et j’ai répondu en français aux cinq ou six questions qui m’ont été toutes posées en anglais plus ou moins orthodoxe. Le président (anglais) de séance (et non pas le chairman) a cependant remarqué que je n’avais pas recours aux écouteurs pour comprendre les questions qui m’étaient posées et m’a fait des remarques courroucées en fin de session, selon lesquelles j’aurais pu rendre service à toute l’assistance en faisant mon exposé en anglais. Comme il me les a faites dans sa langue natale et que la séance était traduite simultanément en français, anglais, allemand, espagnol et néerlandais, je me suis cru obligé de lui répondre en français que je ne comprenais pas ce qu’il me disait.
Encore un qui ne sera pas enclin à m’inviter à nouveau… Ca tombe bien, je n’ai pas envie d’y retourner. Cela dit, l’anglais est de plus en plus souvent la seule langue de travail employée au niveau européen et quand on voit le résultat au niveau des comptes-rendus, on se dit que cette prétendue facilité est génératrice de nombreuses incompréhensions et de grandes pertes de temps, voire de prises de décisions erronées.