Vous avez un message
Et soudain, ton Président apparaît sur ton smartphone, et il te parle, directement, au beau milieu de tes snaps, pour te dire que tu es un peu le problème, et qu’il est temps que toi, tu fasses quelque chose. Ce dont tu dois toi-même t’accuser ? C’est de participer à la torture quotidienne de ceux qui sont harcelés. Pas la peine de nier, ton Président te le dit : Il y a « sûrement » une personne que tu trouves, point de suspension histoire de te laisser deviner toi-même ce qui va suivre, histoire aussi de trouver à sa place le mot juste qu’il faudrait placer ici, parce que finalement, on ne sait pas trop comment la désigner, cette personne, point de suspension, et on devrait là faire un arrêt sur image, histoire de se laisser, et de lui laisser le temps de trouver quelque chose de satisfaisant, parce que le Président, ayant mieux à faire que chercher plus longtemps, autre chose à fait que chercher mieux, ou sachant très bien ce qu’il devrait dire, là, mais ne pouvant pas le dire, va choisir un mot qui n’est justement pas le bon; il y a sûrement dans ta classe que tu trouves, virgule un peu trop appuyée pour ne pas être un outil hypnotique, « bizarre » . Bizarre, bizarre, il a dit « bizarre » ? Mais en quoi ? Il précise : Elle est « souvent seule », elle est « moquée par un groupe d’élèves », elle subit une moquerie qui n’est même pas cachée, puisqu’elle s’exprime directement, devant tout le monde, et même plus encore là où tout le monde peut en être témoin. Et il est sûr que toi, le jeune qui a un gros examen de conscience à faire, là, dans la minute qui suivra le discours présidentiel, tu vois très bien de qui il parle. Hein ? Allez allez, on t’a vu faire, va…Tu t’en moques un peu, qu’on se moque de cette personne bizarre, ça fait partie du quotidien, c’est comme ça, c’est la vie ! Et même, avoue-le, ça t’amuse un peu, finalement.
Passer à confesse
Eh ben on va te faire passer l’envie de sourire. Pendant une minute. Pas plus, ton Président insiste. Pas de quoi prendre plus de temps non plus, ça va. Mais pendant une minute, tu vas imaginer que la solution puisse venir, tout simplement, de toi. Parce que le phénomène du harcèlement viendrait uniquement de toi, de ta volonté déficiente, de tes intentions perverses, et de rien d’autre. Mais ne te maudis pas éternellement pour autant. Ton Président te tend l’outil de la rédemption : mets-toi à la place de cette personne, virgule, bizarre. Et il te propose « d’imaginer la solitude, l’humiliation, les blessures » de cette personne.
Bon…
Quand on est convaincu d’être à ce point en surplomb moral par rapport au peuple dont on a la charge, on peut tout se permettre. Entre autres, accuser les autres de ce dont on est soi-même, si ce n’est l’auteur, du moins un considérable agent. Alors jeune collégien ou lycéen, sache-le, les blessures que tu infliges maintenant, elles dureront toute la vie, à cause de ton attitude méprisante. Jusque là, rien de politique dans la bouche de ton Président. Il s’adresse à toi, individuellement, comme si la solution au problème sur lequel il met le doigt ne relevait pas de l’action politique, mais de la décision purement individuelle de ceux qui ne se comportent pas « comme il faut ». Rassure-toi, si tu te fous complètement de la politique, ton Président ne te parle pas de politique, il te parle de morale, et pour te simplifier la vie, cette morale, il te la fait. T’as plus qu’à appliquer. Et c’est tout simple.
Ca a l’odeur de la sainteté
Tu dois simplement faire un choix. Soit tu continues, en souriant, en te moquant avec les autres de temps en temps, ou même en te contentant de te taire, et dès lors tu es complice. Et le crime auquel tu participes, ton Président souhaite en prononcer le nom, devant toi, pour bien t’édifier : c’est du harcèlement. Et bien sûr, en le regardant, là, te faire la morale comme ça, ce que tu te dis forcément, sans même avoir besoin d’en formuler mentalement l’idée, c’est que si lui-même te demande de prendre conscience de la gravité de ta faute, des conséquences de tes paroles, des suites de tes actes, de la responsabilité dont tu es porteur quand tu ne fais rien, c’est que lui-même a fait son propre examen de conscience, et qu’il se tient à distance de toute parole, de tout acte, ou de toute abstention qui pourrait avoir des conséquences de ce genre. Forcément, la personne qui t’accuse de harcèlement ne peut pas, elle-même, avoir quoi que ce soit à voir avec une telle attitude.
Mais pas de panique. Le pire n’est pas une fatalité, et tu n’es pas par avance condamné à perpétuité : tu peux revenir vers le bien. Et pour cela, il suffit de faire un pas vers cette personne bizarre. Alors, évidemment, vu qu’on l’a décrite comme bizarre, ça va réclamer un effort de ta part, pour aller vers elle. Parce que, quand même, ton Président est un peu d’accord avec toi : il y a des gens, ils sont un peu bizarres. Tu vas t’asseoir à côté de cette personne bizarre, et tu vas lui tendre la main. Est-ce de la politique ? Est-ce du catéchisme ? Est-il en train d’essayer de t’évangéliser en douce ? Mesure-t-il bien les risques que tu prends à tendre la main à quelqu’un de bizarre ? N’est-ce pas « bizarre » de faire ça ? Et quand tu auras sa main dans ta main, tu lui parleras. Pour essayer de comprendre. Sur le coup, tu vas peut-être te dire que c’est paradoxal, comme stratégie, de parler à une personne pour mieux la comprendre. Tu peux supposer que ce qu’a voulu te dire ton Président, c’est que tu vas dialoguer avec cette personne bizarre, pour essayer de comprendre sa situation, ce qu’elle vit, ce qui suppose évidemment que ce soit elle qui ait quelque chose à en dire. Mais maintenant qu’on l’a désignée comme « bizarre », et non comme « harcelée », il est clair qu’on a placé la source du problème en elle, et que tout est dit, pour ainsi dire.
Il te reste encore un peu de courage dans ton cartable ? Prends-le à deux mains, et maintenant que tu t’es bien affiché avec cette personne, virgule trop longue, bizarre, maintenant que tu l’as bien comprise, va vers les autres, ceux qui, comme toi, pratiquent la moquerie et le harcèlement, et dis leur ce que tu ne penses, profondément. Oui, parce que depuis que tu as parlé à cette personne, tu as des pensées plus profondes, et c’est une profondeur un peu, virgule, bizarre, car elle te permet désormais de prendre les autres de haut. Et quand on prend les autres de haut, on peut se croire autorisé à dire, mais vraiment, n’importe quoi, on peut se croire tout permis.
Celui qui dit, celui qui y est
Ce qui suit est génial. Tu es un peu jeune pour avoir éprouvé les sentiments que peuvent provoquer les mots que ton Président va prononcer maintenant, mais notre boulot d’adulte, c’est de te transmettre cela, pour t’accompagner dans ton écoute, et t’éviter de porter en toi l’introspection que, tout de même, ton donneur de leçon devrait mener, fût-elle dévastatrice, en lui. On va reprendre, mot à mot, ses mots. Les Grands frères ont tendance, en politique, à jouer avec le sens des mots.
« Ce groupe qui harcèle vous fait peut-être peur.
Il tire sa force de son nombre, et en fait même pas.
Il tire sa force, virgule édifiante, de votre silence (les deux doigts pointés vers toi), virgule, de notre silence (et là, gestuelle géniale, de nouveau, les deux doigts pointés vers toi alors qu’il parle de « nous ». Si tu lis entre les lignes, tu as compris : ton Président n’est pas des « nôtres ». »
Les adultes qui entendent ces mots prononcés sur ton smartphone par ton Président qui tape l’incruste dans tes stories, se demandent si ce Président le fait exprès, ou pas. Il n’y a pas un mot de ces trois propositions qui ne puisse s’appliquer à lui. Littéralement. Parce que, depuis l’accession de ce parti au pouvoir, quel groupe a pour principe politique de faire peur, si ce n’est ce parti politique, qui se désigne lui-même comme « marcheur » ? La culture populaire sait très bien ce que c’est, un être qui ne cesse de « marcher », avide de consommation. On appelle ça un walker, et ça n’a rien de très rassurant. Le peuple l’a suffisamment bien compris pour se mettre en position de sécurité, s’habillant comme on le fait après avoir connu un accident. On ne porte pas de vêtements de sécurité si on n’est pas dans une situation un peu inquiétante. Et de l’inquiétude, ce pouvoir en produit, le plus possible, parce qu’il a lu Orwell, sans doute, et parce qu’il sait que désormais, le peuple est mûr pour que les élections ne se jouent plus sur des projets, mais sur une surenchère de peurs. Les marcheurs font peur, à tous ceux qui ne sont pas eux. Il leur font peur en les menaçant (on pourrait faire disparaître les quelques moyens qui vous servent à vivre), il leur font peur en les attaquant directement (on fait disparaître les moyens qui vous servent à vivre, et on rend payant ce qui est nécessaire, et que vous ne pourrez donc pas vous procurer), ils font peur enfin en faisant bien comprendre que sont des autres, qu’il faut avoir peur, et que si on a trop peur d’eux pour les suivre, c’est qu’on est favorable à des peurs encore plus grandes.
La suite du propos de ton Président peut-elle s’appliquer à lui-même et à ceux qui forment sa bande ? Voyons voir…
Les marcheurs « tirent leur force de leur nombre ». En effet, ils ont gagné les élections. Qu’on se le dise, et répète ! « Mais même pas ». En effet, c’est une faible minorité de français qui s’est prononcée, même pas pour apporter un soutien à leur projet, mais pour dire qu’ils ne voulaient pas du projet de l’extrême droite, qui était censé en être profondément éloigné.
Cette force qui anime les marcheurs, elle vient du silence collectif. C’est pas mal, ça, venant de ton Président. Même si tu es jeune, même si tu ne t’intéresses pas à la politique, tu n’as pas pu rater ça, ces derniers mois, parce que c’était violent et spectaculaire, et que ce sont des choses auxquelles ce monde ci t’a rendu quasi-dépendant : ton Président et ses proches (« ce groupe » en somme), n’auront cessé de faire taire ceux qui voulaient parler. Et, tu en as été témoin, ils n’ont pas lésiné sur les moyens. Les lycées sont bloqués par des lycéens qui ont peur de la réforme du lycée ? On les déloge en recourant à la violence physique. Des travailleurs manifestent leur angoisse de ne pas s’en sortir – quand bien même ils travaillent – et leur colère de voir ceux pour qui ils travaillent s’en sortir de mieux en mieux ? On les ampute d’une main, on leur arrache un oeil, on les met en garde-à-vue, on les cloue chez eux.
Disons ça autrement. Ce phénomène de harcèlement dont ton Président aimerait te rendre coupable au beau milieu de ta classe, il en est lui-même, non pas le participant lambda, mais l’organisateur à l’échelle nationale et, parfois, internationale. Il est convaincu qu’il y a des gens, virgule, « bizarres ». Le jeune horticulteur qui ne trouve pas de boulot ? « bizarre ». Le travailleur qui s’inquiète pour sa retraite ? « Bizarre », le nom des bateaux comoriens sur lesquels s’entassent des migrants qui essaient de sauver leur vie en rejoignant Mayotte, « KwassaKwassa », il est pas un peu, virgule, « bizarre » aussi ? Tiens, si on s’en moquait un peu, comme ça, au beau milieu de la petite bande qui rit, elle aussi, parce que c’est le Président quand même, et on en a évidemment un peu peur… La bande qui harcèle n’est en fait rien d’autre qu’un groupe dans lequel on pratique aussi la hiérarchie du harcèlement. Si vous êtres victimes du groupe tout entier, c’est qu’à leurs yeux, vous êtes vraiment un moins que rien, car en leur sein même, il y en a déjà quelques uns dont tout le monde sait qu’ils ne sont déjà pas grand chose. Et les dizaines de jeunes agenouillés à Mantes-la-Jolie, mains sur la tête, face aux murs, pendant des heures, subissant la moquerie des policiers, éprouvant leur peur, est-ce, ou pas, l’oeuvre de son courant politique ? Et d’ailleurs, les raisons mêmes pour lesquelles à Mantes-la-Jolie la jeunesse se comporte de telle ou telle manière, on l’attribue à quoi, finalement, à une supposée « nature », virgule, disons, virgule, « bizarre » de cette population (mais alors, on tomberait dans ce à quoi on était censé faire barrage) ? Ou au sort qui est fait à cette population par l’idéologie à laquelle aucun autre Président, avant celui qui s’affiche aujourd’hui sur l’écran fêlé de ton smartphone, n’avait à ce point souscrit ? Quand ton Président est venu présenter son « plan banlieue », en affirmant d’emblée qu’il n’y aurait pas de plan banlieue, de qui se moquait-il ? Quand il supprime indifféremment 5€ aux bénéficiaires de l’APL, à qui fait-il peur ? Quand il supprime les droits auxquels pouvaient prétendre ceux qui ont travaillé, à qui fait-il peur ? Quand il dit aux français qu’il va leur donner enfin la parole, parce qu’il a compris leur message, et qu’il se déplace dans toute la France pour tenir d’interminables monologues, de qui se moque-t-il ? Quand, sur le plateau de BFMtv deux de ses ministres, Marlène Schiappa et Mounir Mahjoubi, s’offrant les services d’une lieutenant-colonel de choc en la personne de Ruth Elkrief, tendent un guet-apens bien ficelé à des « gilets jaunes » et passent une soirée intégrale à les tabasser médiatiquement devant la France entière, Marlène Schiappa jouant le rôle de meneuse dans cette affaire, prenant systématique de très, très haut cette population avec laquelle elle ne peut manifestement pas dialoguer, Mounir Mahjoubi faisant ce qu’il a l’habitude de faire, c’est à dire voir très bien ce qui se passe, mais fermer sa gueule, de qui cette bande se moque-t-elle ? Et si toi, jeune française, jeune français, ton Président prend la peine de t’envoyer ce message bienveillant, tu es peut-être en droit de te demander si, au fait, Benjamin Griveau a reçu le même genre de conseil, après avoir copieusement menacé ses adversaires, et après les avoir insultés sous le regard goguenard de ceux qui le soutiennent ? Et on pense que tu es assez grand et clairvoyant pour t’être rendu compte que Mounir Mahjoubi se comporte, très exactement, comme le font ceux qui se croient obligés d’accepter tout et n’importe quoi pour ne plus être la cible de ces gens là.
C’est qui le meneur ?
Quand, dans le même pays, ce même groupe de personnes ne cesse, d’un côté, de s’en prendre aux plus faibles, c’est à dire aux plus pauvres (parce que, on ne sait trop pourquoi on ne le répète pas davantage, mais si le LBD et les gaz lacrymogènes font partie de l’usage de la force, l’argent est aussi une arme, et celle-ci, c’est chacun d’entre nous qui l’a sur la tempe, quotidiennement), tout en faisant en sorte que, de cette maltraitance, on ne parle jamais, quand la méthode mise en oeuvre pour ne pas en parler, c’est de parler d’autre chose, et que cet « autre chose », ce sont en fait toujours les mêmes : ces françaises qui portent un voile, qui deviennent LE sujet de conversation commode quand on veut parler d’autre chose, quand de plus ces personnes dont on parle dès qu’il s’agit de parler d’autre chose se trouvent faire, souvent, partie de ceux qui sont aussi touchés par les mesures s’attaquant aux plus pauvres, que doit-on voir dans cette façon de faire de la politique ?
Le propos de ton Président apporte une réponse à cette question. Ce sont ses mots, prononcés avec le sourire : Si « vous continuez à vous taire, à sourire, de temps en temps vous aussi à vous moquer, et alors c’est simple, vous devenez complice. Et vous devenez complice de quelque chose qui a un nom, cela s’appelle le harcèlement ».
Tu peux reprendre, jeune lycéen à qui ton Président fait la morale, la séquence du kwassakawassa, ou celle du jeune horticulteur. Tu verras ton Président se moquer, et tout autour de lui un ribambelle de têtes dodeliner, un sourire crétin et servile aux lèvres. Tu auras alors une belle image du harcèlement et du silence complice.
C’est le momemt de payer ton manque total de lucidité !
Cela signifie-t-il que tu doives t’abstenir de toute minute de silence et d’introspection ? Tu ne penses quand même pas t’en tirer à si bon compte. Si ton Président t’envoie cette vidéo, c’est que tu lui donnes l’occasion de faire ce coup de comm’. Tu n’es donc pas tout à fait innocent. D’ailleurs, personne ne l’est. Tu sais bien que tu as de sérieuses questions à te poser. Et parmi celles-ci, il faut que tu te demandes d’où ça vient, cette façon de trouver ceux qui sont plus vulnérables que toi, « bizarres »; es-tu fondamentalement si mauvais ? Ou bien mets-tu en oeuvre une mécanique qui est, finalement, celle du monde dans lequel on te fait grandir ? As-tu inventé les émissions de télé-réalité qui te montrent comment on instrumentalise les autres pour sa propre réussite, comment on les exploite en somme ? As-tu inventé la sélection scolaire qui, dès l’inscription, permettra à ceux qui seront instruits dans les bons établissements de dominer les autres, et si possible de les dominer de loin, sans jamais les rencontrer ? As-tu inventé Parcoursup ? Es-tu l’auteur du monde dans lequel on a dû créer les ZEP ? Es-tu l’auteur des rapports tendancieux conseillant de les supprimer ? Non, tu n’es rien de tout ça.
Mais tu dois te demander : Si tu continue à te taire quand ceux qui sont responsables de tout ça font ce qu’ils font, si ça te fait sourire quand ils ironisent sur le sort de ceux qu’ils maltraitent, si tu as tendance à te moquer de ceux qui sont humiliés par la pauvreté dans laquelle on les maintient tout à fait intentionnellement, alors tu deviens complice, et tu deviens complice de harcèlement.
Tu peux, en somme, te poser la question autrement, et bien plus simplement :
Ce harcèlement à petite échelle que tu pratiques, peut-être, dans ton quartier, ou dans ta classe, est-il autre chose que la mise en oeuvre locale du programme politique de celui qui te fait, aujourd’hui une leçon de morale ? Si tu es malin, tu te rendras compte que, parfois, ce sont ceux-là même qui condamnent qui sont à l’origine des actions qu’ils condamnent en nous. Et tu comprendras que la condamnation de ton harcèlement fait partie de leur propre manière de harceler.
On ne réfléchit pas pour avoir la conscience tranquille, virgule, mais pour avoir les idées claires.
Tu comprends donc qu’après un tel message, ton Président devrait sortir de ton écran, façon Rose pourpre du Caire, s’asseoir à côté de toi, te tendre la main, et parler avec toi, pour comprendre. Il devrait ensuite retourner voir sa bande, et leur dire ce qu’il pense profondément.
Tu peux toujours courir; il te fait marcher.