Allez, pour ceux qui auraient raté trente ans de films cultes, la bande annonce de Tron devrait constituer un équivalent de ces petits livres qui proposent aux candidats au baccalauréat d’avoir en quelques pages l’équivalent d’une scolarité entière de connaissance, sur le mode « vous n’y connaissez rien, mais ce n’est pas grave, faites semblant ! »
Au menu, donc,
un peu de 2001, l’Odyssée de l’espace (pour le mobilier), un soupçon de Batman (les motos) et la sombritude générale, avec tout juste ce qu’il faut de matière laquée pour que les quelques sources lumineuses se reflètent bien, un poil de Star Wars ( » Je ne suis pas ton père », oserait on faire si énorme ? Ils osent), et un enrobage Inception de toute beauté (plagier, ça aide un peu à faire beau, si on oublie que justement, le beau c’est ce dont on ne voit pas les ficelles, voila au moins une leçon de cinéma que Nolan connait; à tel point qu’il en fait des films, lui). Si j’en oublie, signalez le, j’allongerai la liste !
D’habitude, avec les parodies, on se marre. Celle-ci se prend au sérieux. Et d’une certaine manière, ça peut faire sourire.
Official Trailer 2 from Boris | Voluume on Vimeo.
Bon, je les rends quand les clés ?
🙂
Je dois effectivement remercier celui qui a occupé les lieux ces dernières semaines d’avoir tenu à lui seul la boutique.
Je m’étais imposé une cure d’éloignement des réseaux, et me revoici sur les ondes, découvrant les dernières missives, auxquelles je ne pourrai répondre une par une qu’en m’embarquant dans une nouvelle retraite, inverse de la précédente.
Toujours est il que le DJ des vacances était inspiré : Miossec et Jean Bart, nous avons quand même de temps en temps des phases d’accord.
Je commenterai tout ça prochainement, me permettant même de transformer certaines interventions micheliennes en articles.
Merci encore pour avoir tenu la permanence locale !
Mais je vous en prie. Il faut bien quelqu’un que les fêtes laissent indifférent pour occuper le terrain quand le taulier prend 10 kilos.
Etre indifférent aux fêtes ? Quelle drôle d’idée alors qu’il est si plaisant de se noyer dans des supermarchés bondés, au beau milieu d’une marée de caddies remplis de volailles maltraitées, de homards dont il paraitrait qu’on ne les ébouillanterait pas avec suffisamment de respect pour leur dignité animale, de boites de lego et de playmobil, d’alcools qui viendront mettre de l’effervescence là où il y en aurait sinon fort peu, , alors que rien ne vient concurrencer, en terme d’intensité dramatique, un repas de famille, alors qu’on attend, depuis tout gamin, de voir quelle surprise peut vous attendre a pied du sapin (c’est quand même là qu’on apprend que, parfois, quand les autres ne pensent plus à vous, le marché des marchandises y pense à leur place en venant poser aux alentours de votre paire de Reebooks les objets à la mode qu’on ne peut pas dignement ne pas offrir à ceux qui attendent depuis maintenant longtemps qu’on témoigne de l’amour qu’on est censé leur porter par les cadeaux les plus onéreux, et les moins personnels qui soient), alors qu’on comprend quand même peu à peu que la marchandisation de ces fêtes religieuses est encore le plus efficace rempart contre le risque qu’elles se soldent par une vingtaine de morts à la sortie de l’église (après tout, l’argent étant la religion à laquelle tout le monde adhère sans jamais manquer de foi, plus il y a de monde qui a intérêt à ce que le commerce tourne à plein pendant les « fêtes », moins il y en a qui ont intérêt à ce que ces périodes soient ensanglantées), alors que pendant quinze jours on va pouvoir regarder et lire les informations en ayant l’illusion que tout le monde se porte bien, a les moyens de participer à la fiesta générale et s’en met plein la panse, bien au chaud au sein du foyer familial provisoirement reconstitué.
Vraiment, drôle d’idée que d’être indifférent à ce genre de bonheur !
Cela dit, au delà de l’ironie qui fait être trop clairvoyant, peut être que ces moments d’égarement sont la concession nécessaire afin que certains les tissus familiaux ne cèdent pas tout à fait. Pendant quelques jours, ceux qui le reste de l’année ont tant de mal à se voir et à se suppporter font une trève pour quelques jours, même si c’est en serrant les dents, même si c’est dans une sorte de débauche de dépense, de papier cadeau un poil kitsch, d’alimentation un brin boulimique. C’est le moment où les plus lucides vont devoir fermer les yeux pour ne pas être trop éblouis par les lumières artificielles pour jouer le jeu quelques instants, et c’est un peu commme apprendre à nager, le seul moyen c’est de sauter dans l’océan de bons sentiments que l’armistice provisoire réclame.
Les fêtes sont finalement exactement ce dont l’idée peut révulser, mais à quoi il faut pourtant peut être céder pour que certaines relations, qui ne trouvent plus d’autres voies pour s’exprimer, puissent encore trouver un terrain de rencontre à peu près pacifié.
Cela dit, 10 kilos, c’est au-delà de mes forces d’absorption. Mais quand bien même ce serait le prix diététique à payer pour que parmi les proches, certains aient encore le sentiment de me nourrir encore, je prendrais volontiers ce quintal (je n’en suis plus à 10 kilos près, et je préfère la joie, même un peu frelatée, d’un instant de partage encore possible autour d’un plat excessivement calorique, ou même deux, ou trois à la suite, et d’une série de vins, à celle qu’on peut éprouver debout sur la balance à s’apercevoir que le bide n’est pas encore suffisamment développé pour cacher le résultat de la pesée hebdomadaire. Il y a un âge où il peut devenir difficile de cerner précisément ce que les parents ont encore à nous offrir, il y a des péripéties qui font qu’on aurait même du mal à admettre qu’en fait, ils nous apportent toujours. Peut être que les excès de noel sont une manière d’offrir encore un terrain où quelque chose s’échange. Je mesure tout à fait l’horreur qu’on puisse ressentir à l’idée que désormais, ces choses là puissent s’exprimer ainsi. Mais pas mal de monde sait aussi quelle réticence on pourrait ressentir à l’idée que cela puisse s’exprimer de manière moins masquée.
Mais bon, pour résoudre le problème, il se trouve qu’on a eu la bonne idée de m’offrir une cocotte minute pour noel, et qu’on devrait donc pouvoir manger de la soupe quotidiennement dans les temps qui viennent. Voila qui devrait venir tempérer les prises de poids éventuellement excessives !
Elliott Smith ?
Parfois, j’ai beau retourner les énigmes dans tous les sens, je ne les dénoue pas 🙂
Ben, en plus de Christophe Miossec et Jean Bart, peut-être pourrait-on rajouter Elliott Smith sur notre paly list (pour parler comme toi) commune Vu que c’était un grand amateur des Beatles…
Je connais peu Elliott Smith à vrai dire, j’en ai entendu des titres par ci par là, et j’ai pressenti qu’il était de ces chanteurs qu’il faut cotoyer longtemps pour en saisir les charmes. Je n’ai pas encore fait de route commune suffisamment longue avec ses chansons. Mais je devine que c’est un rendez vous que je devrais me fixer.